🌾Pratiques agricoles

Certaines pratiques agricoles sont un levier d'action d'accroissement des stocks de carbone des réservoir sol et biomasse. L'étude INRA "Quelle contribution de l’agriculture française à la réduction des émissions de gaz à effet de serre ?" identifie 10 pratiques clés et analyse leur potentiel d'accroissement des stocks de carbone en lien avec leur potentiel d'atténuation d'autres GES importants et leurs coûts techniques, entre autres. Sources.

Le flux de séquestration, en tonnes de carbone par hectare, pour chaque pratique et chaque réservoir est obtenu par la multiplication du référence d'accroissement avec le surface associé.

L'outil ALDO propose une première évaluation de pratiques agricoles stockantes récemment mises en place, ou envisagées. il s'agit d'identifier les principaux leviers agricoles mobilisables à l'échelle territoriale dans une démarche de plan d'action PCAET, en complément des enjeux relatifs à l'affectation des terres.

Référence d'accroissement

Des données nationales sont utilisées pour les références d'accroissement des stocks de carbone en tonnes de carbone par hectare et par an pour les réservoirs sols et biomasse. Cet accroissement est considéré durer 20 ans avant atteinte d'une saturation.

Il est important d'intégrer dans l'analyse l'impact de ces pratiques sur d'autres postes du bilan GES, notamment les consommations d'énergies, les émissions de N2O et de CH4, et le potentiel de production d'énergies renouvelable. Pour aller plus loin à l'échelle de chaque territoire sur les surfaces agricoles, des démarches complémentaires peuvent être engagées :

  • Démarche CLIMAGRI pour l'évaluation des consommations énergétiques et émissions de GES agricoles du territoire.

  • Démarche ABC'TERRE pour l'évaluation de l'impact de pratiques agricoles sur le stockage de carbone des sols cultivés d'un territoire.

Surface associée

Surface associée à chaque pratique à partir de données remplies par l'utilisateur dans l'onglet "Pratiques Agricoles".

Définitions des pratiques agricoles

Les pratiques agricoles stockantes mises en place depuis moins de 20 ans, ou envisagées dans les prochaines années, sont exprimées par hectare. Leur potentiel stockant est donné en tonnes de carbone par hectare et par an. La séquestration est ici considérée durer pendant 20 ans avant d'atteindre un état d'équilibre ("saturation").

1 - Intégration ou allongement de prairies temporaires dans les rotations de cultures

Cette pratique vise l'accroissement de la part des prairies dans les rotations prairies-cultures des systèmes polyculture-élevage, voire leur réintroduction dans les systèmes céréaliers. Elle consiste à insérer des prairies temporaires dans des successions culturales n'en contenant pas ou à allonger la durée de ces prairies dans des successions en comportant déjà. L'allongement porte sur 5 années maximum.

2 - Intensification modérée des prairies peu productives (hors alpages et estives)

Il s'agit d'augmenter la production de biomasse en prairie et restitution de matière organique au sol, par des apports supplémentaires de fertilisant (50 kgN/ha) et/ou l'augmentation des légumineuses dans la composition des prairies, associés à une augmentation des prélèvements d'herbe (fauche/pâturage).

Cette pratique est donnée à titre indicatif. Le potentiel de stockage additionnel de C est variable selon les zones pédoclimatiques et les itinéraires techniques. Par ailleurs cette pratique est associée à une hausse d'émission des autres GES directes ou induites.

3 - Agroforesterie (grandes cultures ou prairies)

L'agroforesterie intraparcellaire consiste à la plantation d'alignements d'arbres à faibles densités (30 à 200 arbres / ha) au sein des parcelles cultivées (système sylvo-arable) ou des prairies pâturées (système sylvo-pastoral). Elle permet d'augmenter la production de biomasse à l'hectare, malgré la diminution de surface directement cultivée. Le stockage additionnel de C concerne la biomasse, ainsi que le sol, favorisé par l'augmentation de restitution de matière organique en particulier sur parcelles cultivées.

4 - Couverts intermédiaires (CIPAN) en grandes cultures

La mise en place de cultures intermédiaires et intercalaires en rotations de grandes cultures apporte de la biomasse rapidement biodégradable et intégralement restituée au sol (contrairement aux couverts intermédiaires à valorisation énergétique CIVE). Cette pratique apporte régulièrement au sol des composés stabilisés sur le long terme et favorise le stockage de C.

La mise en place de cultures intermédiaires est déjà assez développée notamment en secteurs déjà concernés par une obligation réglementaire (zone vulnérable nitrate).

5 - Haies sur cultures (60 mètres linéaires par ha) ou sur prairies prairies (100 mètres linéaires par ha)

La plantation ou replantation d'alignements d'arbres et arbustes en périphérie des parcelles favorise le stockage additionnel de C dans le compartiment biomasse, mais aussi la restitution au sol de biomasse ligneuse (feuilles mortes, racines) et la stabilisation de la matière organique du sol.

L'implantation de haies est exprimée ici en hectares de parcelles replantées, selon un ratio de 60m de haie pour des cultures et 100m pour des parcelles de prairie (ratio moyen)

6 - Bandes enherbées

L'implantation de bandes enherbées permanentes en périphérie de parcelles de cultures est déjà largement développée pour la protection des cours d'eau (directive nitrate). Elle permet la production de biomasse et son retour au sol. L'action envisage ici l'extension et/ou la généralisation des bandes enherbées déjà en place dans le cadre de la directive nitrate et la conditionnalité de la PAC.

7 - Couverts intercalaires en vignes / en vergers

L'enherbement en vigne consiste à implanter des bandes herbacées entre les rangs. Il peut être permanent ou seulement hivernal, et concerner tout ou partie des inter-rangs (1 sur 2 par exemple). Le potentiel de séquestration est variable, le facteur de stockage utilisé ici correspond à un cas moyen d'enherbement permanent ou hivernal.

L'enherbement des inter-rangs en arboriculture fruitière (vergers) est déjà largement pratiqué. Il concerne l'installation d'un couvert herbacé permanent entre les rangs.

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