🔠Définitions

Définitions des terminologies utilisées dans ALDO

Stock de carbone

Les sols et les forêts (y compris les produits issus du bois) sont des réservoirs importants de carbone. La quantité de carbone contenue dans ces réservoirs à un moment donné correspond aux stocks de carbone.

Le carbone des sols et de la biomasse est présent sous la forme de molécules organiques constituées de chaînes carbonées : cellulose, lignine, protéines, etc.

L'unité est donc le kgC ou tC.

Flux de carbone

Ce terme désigne les échanges de carbone entre les sols, la forêt et l’atmosphère. Il s'agit de la quantité de carbone qui est émise (émission nette) ou captée et séquestrée (séquestration nette) chaque année : ce qui représente donc un flux.

  • La séquestration nette de dioxyde de carbone (CO2) ou puits net de carbone est ici l’augmentation, sur le territoire, des stocks de carbone sous forme de matière organique dans les sols et les forêt (y compris produits bois). La séquestration est un flux net positif de l’atmosphère vers ces réservoirs. Elle traduit un déséquilibre entre les entrées de carbone (ex : photosynthèse, apports de matières organiques exogènes) et les sorties (ex : dégradation de la biomasse après mortalité et/ou prélèvements anthropiques, respiration des organismes vivants conduisant à la minéralisation de la matière organique, export de matières organiques).

  • Inversement, une réduction des stocks de carbone des sols et forêts se traduit par une émission nette de CO2 soit une source de carbone.

Cette séquestration nette/émission nette consécutive aux variations de la quantité de carbone stockée dans les forêts et les sols est théoriquement limitée dans le temps, car elle s’interrompt lorsqu’un nouvel équilibre est atteint. Le niveau de stock à l’équilibre dépend, au-delà des conditions pédoclimatiques des territoires, de l’aménagement du territoire (% des différents types d’occupation des sols) et des pratiques agricoles et forestières. Toute modification de la distribution de l’occupation des sols et des pratiques agricoles et forestières conduira à une modification des stocks de carbone dans ces réservoirs et donc à une séquestration nette ou à une émission de carbone.

Ces échanges entre l'atmosphère et les sols et végétaux se font sous la forme de dioxyde de carbone atmosphérique ou d'autres gaz à effet de serre. L'unité est donc le kgCO2eq ou tCO2eq.

Unités de mesure

Pourquoi plusieurs unités de mesures : tC, tCO2 et tCO2e ?

Les stocks sont généralement exprimés en tonnes de carbone (tC).

Les flux de carbone liés aux variations de stock entre le réservoir forestier et l’atmosphère le sont en tonnes de dioxyde de carbone par an (tCO2/an) : une variation annuelle de stock de 1 tC correspond à un flux de 3,667 tCO2/an (émission ou séquestration selon s'il s'agit d'une perte ou d'un gain de stock).

On parle d'émissions de CO2 équivalentes (CO2eq) lorsque différents flux de GES sont additionnés. Ces émissions sont calculées sur la base des PRG (pouvoir de réchauffement global) à 100 ans définis par le 5e rapport du GIEC : 1 pour le CO2, 25 pour le CH4 et 265 pour le N2O.

Pratiques agricoles stockantes

Certaines pratiques agricoles sont des leviers d'action d'accroissement des stocks de carbone des réservoirs sols et biomasse. Pour connaître quelles sont ces pratiques et leur potentiel d'accroissement des stocks de carbone veuillez vous référer à la rubrique dédiée -Pratiques agricoles

Produits bois

Le bois d’oeuvre (BO), issu de la tige des arbres, doit respecter certains critères de dimensions et de qualité pour être destiné au sciage et être utilisé sous forme de bois massif : charpentes, menuiseries, meubles, parquets… Le bois d’industrie (BI) provient de la tige des arbres de plus faible diamètre ou de qualité inférieure, des plus grosses branches d’une certaine rectitude et des produits connexes du sciage ou du recyclage. Il est utilisé sous forme fragmentée ou défibrée pour fabriquer de la pâte à papier et des panneaux de bois.

Le BE en substitution de produits et énergie fossiles n'est pas pris en compte dans ALDO (voir ci-dessous).

Réservoirs

Cette terminologie désigne les différents compartiments du sol et des végétaux pouvant contenir du carbone :

  • la matière organique du sol en lui-même

  • la litière

  • la biomasse vivante (aérienne + racinaire) et morte

  • Les produits bois

Occupation du sol et Changement d'Occupation du Sol

Les termes Occupation du sol (ou Changements d'Occupation du Sol) sont l'équivalent des termes Utilisation des Terres et Changement d'Affectation des Terres, (ou Land Use et Land-Use Change en anglais) issus de la terminologie officielle UTCATF (LULUCF en anglais) utilisée par le GIEC et le CITEPA notamment pour comptabiliser et inventorier le secteur des terres.

La nomenclature utilisée est largement inspirée de celle définie par CORINE LAND COVER. Les adaptations pour ALDO correspondent à un niveau intermédiaire entre niveaux 2 et 3 de la nomenclature CLC, afin de détailler les typologies forêts, prairies et sols artificiels, pour lesquels les stocks de carbone diffèrent fortement :

La surface affectée dans ALDO est celle de Corine Land Cover pour chacune de ces typologies d'occupation du sol, sauf pour les forêts (BD Forêts®) et les haies (BD Haies®). De plus, la répartition des sous-catégories de sols artificiels est propre à ALDO. Plus d'informations dans la rubrique dédiée.

Effet de substitution

ALDO quantifie les stocks et séquestration nette de carbone liés aux produits bois (BO et BI). ALDO ne quantifie pas l'effet de substitution de l'utilisation de la biomasse.

Néanmoins pour évaluer et comparer le bilan carbone des différentes stratégies forestières prélevant différents niveaux de biomasse à l'échelle d'un territoire (un EPCI dans le cadre du PCAET par exemple), le développement de l'utilisation de biomasse BO, BI et BE en substitution de produits et énergie fossiles est à prendre en compte.

La Règlementation indique de tenir "compte des effets de séquestration et de substitution à des produits dont le cycle de vie est plus émetteur de tels gaz".

La substitution (ou les émissions fossiles évitées par l’utilisation accrue de biomasse) se caractérisent par un processus d’évitement des émissions issues d’énergies fossiles par l’utilisation alternative de biomasse forestière et/ou agricole pour l’énergie et/ou les matériaux. Néanmoins, les émissions évitées ne sont pas comptabilisées dans les inventaires territoriaux de GES. La comptabilisation des effets de substitution (émissions fossiles évitées) n’a de sens que dans l’évaluation de l’impact climatique d’une action impliquant un réel développement de l’usage de la biomasse en alternative à l’usage de ressources fossiles. Il est donc crucial de prendre en compte la substitution, en plus des effets de l’action sur la séquestration, pour pouvoir comparer l’impact carbone des actions de mobilisation accrue de la biomasse non-alimentaire.

Il faut également rappeler que la quantification de l’impact GES d’une action se fait par comparaison du scénario avec action avec un scénario de référence contrefactuel (le scénario qui est le plus probable en l’absence de mise en œuvre de l’action)

-> Voir la Méthode ADEME de quantification de l’impact GES d’une action de réduction des émissions.

Ces deux processus (séquestration/substitution) sont à considérer conjointement dans l’élaboration des plans d’actions des PCAET, d’autant plus qu’ils ne sont pas indépendants. Ainsi, des niveaux élevés de séquestration peuvent traduire des niveaux faibles de prélèvements de la biomasse, et inversement. Une action de réduction des émissions d’origine fossile par substitution, ou destinée à favoriser le stockage dans les produits bois, peut avoir un effet sur la fonction de puits ou de réservoir de carbone des forêts. La prise en compte de ces interactions est cruciale lors de la définition et l’évaluation des plans d’actions.

Pour un détail plus approfondi de ces notions, veuillez vous référer aux rubriques dédiées.

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