Webinaire ré-utilisation de la Base Carbone®

Atelier du 15 octobre 2020

Retrouvez sur cette page :

  • Le support de présentation

  • Le replay des principales parties

  • Toutes les réponses aux questions posées

Si ce n'est déjà fait, nous vous conseillons de commencer par consulter la page dédiée au webinaire sur la Base Carbone®. Vous y retrouverez des premiers principes sur la Base Carbone® et des premières questions / réponses qui n'ont plus été abordés lors de cet atelier.

Support

Replay

Pour aller plus loin que le support, voici le replay des principales parties :

  • Rappel sur la Base Carbone® : des facteurs d’émissions d’abord construits pour la réalisation des Bilans GES

  • Zoom sur quelques catégories de données : ratios monétaires (kCO2e/€)

  • Zoom sur quelques catégories de données : achats de biens

  • Quanti GES : une méthode pour quantifier une action de réduction

Session Questions / Réponses

1. Rappel sur la Base Carbone® : des facteurs d’émissions d’abord construits pour la réalisation des Bilans GES

En cas d’informations insuffisantes dans la documentation, ou pour toute question sur la Base Carbone®, contacter le SAV : centrederessourcesges@ademe.fr

2.a Zoom sur quelques catégories de données : ratios monétaires (kCO2e/€)

Quelle est la zone géographique de validité des ratios monétaires ? Est-ce que ces coefficients monétaires varient fortement en Europe ?

  • Ces ratios ne sont valables que pour la France.

  • Les inventaires GES permettant d’arriver à ces ratios peuvent être très différents d’un pays à l’autre, eu égard notamment à l’énergie et au mix énergétique de chaque pays.

Comment les émissions indirectes d’un secteur sont-elles évaluées ?

  • Elles ne sont pas incluses dans l’évaluation puisque les ratios s’appuient sur l’inventaire GES des émissions, qui représente les émissions directes lié à chaque secteur d’activité.

  • L’inventaire et la modélisation pour chaque secteur sont réalisées par le CITEPA.

Comment est calculée l’incertitude des différentes données ?

  • La construction progressive de la Base Carbone® amène une grande hétérogénéité sur ce point, en cours d’harmonisation : à ce jour, l’incertitude n’est pas renseignée pour toutes les données de la Base, et le mode de calcul de l’incertitude peut varier d’une donnée à l’autre.

  • Les mises à jour continues de la Base Carbone® vont tendre à fiabiliser cet indicateur progressivement pour qu’il témoigne de la représentativité moyenne de la donnée.

  • Pour les ratios monétaires, il y a effectivement une incertitude bien plus importante que sur les facteurs d’émissions liés à l’énergie.

  • Il est à noter que dans tous travaux, il existe toujours de l’incertitude, et en particulier pour les analyses environnementales.

  • Il ne faut pas que l’incertitude empêche le passage à l’action. Cet indicateur est surtout là pour orienter vers les facteurs d’émissions avec l’incertitude la plus faible, lorsqu’il est possible de choisir.

De quand datent les données considérées pour la construction des ratios monétaires ?

  • L’étude a été réalisée en 2015, publiée en 2016. Elle s’appuie sur des données Eurostat (dont la mise à disposition des données peut aller jusqu’à n-5).

  • A ce stade, il n’est pas prévu de les mettre à jour, eu égard en particulier au fait qu’elles ne sont à utiliser qu’en première approche.

Concernant l’énergie, quelle est l’approche à avoir si l’on ne doit pas utiliser les ratios monétaires ?

  • Il n’existe en effet pas de ratios monétaires pour l’énergie, car c’est un poste très bien modélisé par ailleurs.

  • Il faut passer directement par la donnée physique, facilement accessible depuis les compteurs ou les factures : kWh d’électricité ou de gaz, litre de carburant …

Est-il envisagé d’ajouter de nouvelles branches pour affiner les ratios pour lesquels il existe une forte dispersion des données ?

  • En croisant les 62 secteurs d’activité pour l’inventaire de GES à la comptabilité nationale, cela amène à environ 120 ratios monétaires, ramenés in fine à 36 ratios dans la Base Carbone® du fait de l’agrégation de ratio de secteurs d’activité très proches ou la suppression de certains ratios pour lesquels seule une approche physique serait cohérente (ex : production d’énergie).

  • Il n’est pas envisagé d’aller plus loin avec cette méthode.

Pour une empreinte carbone donnée d’un produit (par exemple X kgCO2e/k euros ou kg), est-ce qu’il existe un ratio ou une table avec des multiplicateurs selon le label/marques d’origine du produit qui permettrait d’augmenter cet impact ou le diminuer selon le label/marque du produit ?

Il n’existe pas de distinction par label ou marque dans la Base Carbone®.

Y a-t-il une veille de publication scientifique sur le sujet des ratios monétaires ?

  • Non, des recherches biblio sont menées en amont du lancement d’études par l’ADEME, mais il n’est pas prévu à ce stade de lancer une mise à jour de l’étude sur les ratios monétaires.

  • Il reste possible de soumettre des données qui pourraient être intégrées à la Base Carbone®, à partir du moment où elles satisfassent les critères de compatibilité avec la philosophie de la Base Carbone®. La contribution se fait via le site Bilans GES. Pour aiguiller les contributeurs, les critères d’analyse des données sont disponibles en ligne.

Qu’existe-t-il comme équivalent de la Base Carbone® à l’échelle européenne ? Quid de Ecoinvent ? Trucost ?

  • Des travaux sont en cours pour réaliser une base de données environnementales (et donc incluant l’impact « Changement Climatique ») au niveau européen, mais non ouverts à ce jour.

  • Ecoinvent et Gabi (Trucost) sont les deux principales bases de données utilisées au niveau international, sous licence payante. Il s’agit de bases de données environnementales, avec des données d’inventaires permettant la réalisation d’ACV. La Base Carbone® est une base de donnée d’indicateur d’impact, focalisée sur l’indicateur « Changement Climatique ». Par ailleurs, de par son utilisation principale pour la réalisation de Bilan GES, nécessitant de connaitre les ordres de grandeur des postes d’émissions prépondérant, la consistance des données n’y est pas recherchée.

Les ratios monétaires de l’activité bancaire semblent assez bas, pourquoi ?

Attention à l’interprétation des ratios monétaires : nous rappelons que seules les émissions directes du secteur sont prises en comptes (activités de bureau), et non les émissions indirectes (par exemple liées aux investissements).

Les ratios monétaires sont-ils utilisables pour les institutions financières ?

  • Les ratios monétaires sont réalisés pour les entreprises (sur la base de leurs comptes de classe 2), pas pour les institutions financières.

  • A noter : le projet LIFE Finance ClimAct vise à développer les outils, méthodes et connaissances nouvelles permettant :

    • (1) aux épargnants d’intégrer les objectifs environnementaux dans leurs choix de placements,

    • (2) aux institutions financières et à leurs superviseurs d’intégrer les questions climatiques dans leurs processus de décision et d’aligner les flux financiers sur les objectifs énergie-climat

    • et de (3) favoriser l’investissement dans l’efficacité énergétique et l’économie bas-carbone, promu par la Stratégie Nationale Bas-Carbone et le Pacte vert européen.

2.b Zoom sur quelques catégories de données : achats de biens

Quelle est la représentativité d’un objet au sein de la Base Carbone ® ? Serait-il possible d’avoir une variance ou une dispersion, ou différents éléments représentatifs d’un objet donné ?

  • Par défaut, la Base Carbone® cherche à proposer des facteurs d’émissions pour des produits moyens, représentatifs pour la France.

  • Les choix des produits modélisés proviennent des études elles-mêmes où le calcul de variance n’est pas nécessairement mené dans ces études.

  • Les produits et leurs caractéristiques sont précisés dans les rapports d’études, disponibles dans la documentation de la Base Carbone®.

  • Dans les ACV, des analyses de sensibilité sont réalisées mais il n’y a pas d’incertitude globale pour une donnée ACV. Un chiffre moyen en est extrait à dire d’experts pour la Base Carbone®.

Existerait-il une base détaillant l’impact marginal entre deux équipements d’une même catégorie, par exemple l’impact d’un pouce supplémentaire de télé par exemple, ou la taille de lave-linge ? Quels seraient les critères de variabilité de l’impact d’un produit donné ?

  • Ce type de ratio n’est pas disponible dans la Base Carbone®.

  • Pour définir des critères de variabilité, il faudrait analyser produit par produit et plus spécifiquement donnée d’entrée par donnée d’entrée, les éléments utilisés dans les études.

Suite à la convention citoyenne, avez-vous été sollicités pour la mise en place du score carbone ? quel est le lien avec la Base Carbone® ?

  • Des premiers travaux sont en cours côté alimentation spécifiquement, avec en particulier une expérimentation en cours sur l’affichage environnemental des produits alimentaire.

  • Ils s’appuient notamment sur la base Agribalyse, base ACV de 2500 produits qui vient de sortir et qui intégrera prochainement la Base Carbone® sur sa composante GES.

  • Plus globalement, un score carbone basé sur la Base Carbone® n’est pas possible à ce stade, faute d’une base large sur plusieurs milliers de produits qui serait réalisée avec une méthodologie commune.

  • Pour l’affichage environnemental sur d’autres secteurs, l’ADEME a mis en place une délégation de service publique pour accompagner la diffusion du dispositif dans chaque secteur.

Quels sont les interactions possibles entre la Base Carbone® et les réutilisateurs présents au tour de table ? Cela intéressent-il plus les startups que les grandes entreprises ?

  • Datagir (ex. Ecolab) vise à fédérer tous les réutilisateurs.

  • Les startups ont historiquement moins d’interaction avec la Base que les grandes entreprises, qui s’en sont déjà emparé directement ou indirectement via la réalisation de Bilans GES à l’échelle de leurs organisations.

Les marques peuvent-elles proposer / voir leurs données intégrées à la Base Carbone® ?

Sous réserve de validation du Comité de Gouvernance de la Base Carbone® et en fournissant de manière détaillée les méthodes d’évaluation réalisées, des données « valides spécifiques » peuvent intégrer la Base. Elles sont tout autant valables que les données « valides génériques » mais spécifiques au bilan GES d’une entreprise / d’un produit bien particulier.

3. Zoom technique : les intitulés et champs de la Base Carbone® et le format d’extraction

A quoi correspond exactement le champ « Transparence » ?

Comme son nom l’indique, ce champs fait référence à la transparence des données utilisées et à la méthodologie appliquée.

Pour le transport aérien, la Base Carbone® présente des données « avec trainée » et « sans trainée », avec une indication concernant l’info GES, de quoi s’agit-il ?

  • Du fait que les avions volent à haute altitude, selon les conditions météorologique, le taux d’humidité, etc., la combustion du kérosène peut créer des traînées et perturber les cycles d’autres gaz à effet de serre que le CO2 (vapeur d'eau, eau condensée sous diverses formes, NOx et méthane qui, ensemble, produisent de l'ozone, etc.) : c'est cet impact additionnel (dit forçage radiatif additionnel) qui est inclus dans les chiffres « avec trainées ». Les chiffres « sans trainées » intègrent uniquement la combustion classique du kérosène.

  • Un état de l’art des publications récentes est en cours à l’ADEME de manière à mettre à jour les données « avec trainée » compte tenu des dernières avancées scientifiques.

  • L’ « Information GES » réalisée par un transporteur vise à « informer chaque bénéficiaire de la quantité de gaz à effet de serre (GES) émise à l’occasion du transport demandé », comme le précise la réglementation en vigueur. Dans ce cadre réglementaire précis, les facteurs d’émissions à prendre en compte pour le secteur aérien sont ceux « sans trainées ».

  • Pour approfondir, n’hésitez pas à consulter cet article du blog Datagir dans lequel nous abordons différentes questions sur l’info GES avec l’expert de l’ADEME sur le sujet.

4. Quanti GES : une méthode pour quantifier une action de réduction

Peut-on prendre les sous-actions unitaires de certaines de ces fiches et considérer les résultats associés comme représentatifs ?

Pour l’instant, les exemples proposés dans QuantiGES sont propres au contexte de chaque étude. Pour les réutiliser dans un autre cas, il faut s’assurer si le cas où l’on souhaite l’appliquer correspond bien à celui de l’étude.

Est-ce qu'il y a des gestes climats spécifiques pour le choix d'un moyen de transport ou de livraison ? Par exemple, si je choisis une livraison lente ou le jour même, à domicile ou en point relais.

  • Ces données n’existent pas en tant que telles dans la Base Carbone®.

  • Une étude est sur le point d’être lancée. De nouvelles données devraient arriver sur ce sujet courant 2021.

Un participant rapproche la méthode QuantiGES à la notion de carbon handprint que l’on voit parfois (en opposition à carbon footprint) : l'impact climatique positif qu'un produit peut créer.

5. Fiches actions de Nos Gestes Climat

Quand ces fiches seront-elles accessibles ?

Des premières actions sont d’ores-et-déjà accessibles et seront progressivement complétées dans la plateforme : nosgestesclimat.fr/actions

Les propositions chiffrées dépendent-elles de nos descriptions de vie préalables ?

  • En effet, l'empreinte des actions est complètement personnalisée avec les réponses précédentes.

  • Si une action est partagée directement, les quelques questions utiles au calcul de la fiche seront posées au destinataire.

Est-ce que l’on pourra avoir les fiches en fonction d’une empreinte carbone spécifique ? (calculée par notre app plutôt que le calculateur)

Vous retombez a priori dans le deuxième cas de figure précédent ; vous pourrez recalculer l’impact des actions en fonction de votre calcul et d’éventuels compléments de la part de l’utilisateurs.

Y a-t-il un lien entre QuantiGES et les actions Nos GEStes Climat ?

  • La logique reste la même, mais pas la granularité des actions.

  • Les fiches Nos GEStes Climat proposent, à ce stade, des actions assez générales sur des modes de vies (sur les transports, l’alimentation …) avec différentes moyennes qui sont proposées pour fournir le bon ordre de grandeur sans poser un trop grand nombre de questions à l’utilisateur.

  • QuantiGES se concentre sur des actions beaucoup plus spécifiques (Achat d’un réfrigérateur d’occasion, réparation d’un smartphone …) avec l’analyse précise du contexte.

  • Les fiches Nos GEStes climat ont pour vocation à être complétées… N’hésitez pas à y contribuer vous aussi !

6. Compensation et neutralité carbone : les messages clés de l’ADEME

L’ADEME pourrait-elle mener une campagne de sensibilisation sur le sujet de la compensation ?

L’ADEME a publié une note sur les « Bonnes pratiques de compensation » et soutient la plateforme d’information info-compensation-carbone.com (nombreuses ressources, infographies, etc.).

Différents exemples sont remontés par les participants sur des services « neutres en carbone » ou « émissions 100% compensées » :

  • Cela n’a pas de réalité scientifique que de revendiquer un produit, un service ou une entreprise « neutre en carbone », la neutralité carbone étant définie à l’échelle planétaire.

  • On peut en revanche s’inscrire dans une « démarche de neutralité carbone », ce qu’il est important de mettre en avant et d’expliquer : réduire ses émissions, proposer des produits et services bas carbone, contribuer à la séquestration du carbone à l’échelle planétaire.

Peut-on réellement parler de « compensation » ?

  • Ce terme ne véhicule pas les bons messages. Tout d’abord, il ne traduit pas l’importance de l’effort initial indispensable de réduction de son empreinte carbone, transfère la responsabilité et laisse croire que l’on efface sa dette.

  • L’action de « compensation » reflète en réalité l’action de « contribution » de l’organisation. Cette contribution est souvent définie à hauteur de ses émissions dans des projets de réduction des émissions.

  • Le terme de « contribution » est à retenir.

Existe-t-il des moyens de protéger des forêts existantes plutôt que planter de nouvelles forêts ?

  • Il est en effet important, avant de planter de nouveaux arbres / nouvelles forêts, de s’assurer que ce que l’on fait aujourd’hui préserve les forêts et puits de carbone existants.

  • Un participant mentionne notamment cette plateforme : https://pachama.com/explorer/bundles/amazon

Les participants partagent également différentes études :

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